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 J'ai peur du noir - par Lili

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Alchimiste
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Alchimiste


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Date d'inscription : 10/08/2013

J'ai peur du noir - par Lili Empty
MessageSujet: J'ai peur du noir - par Lili   J'ai peur du noir - par Lili Icon_minitimeLun 30 Sep - 17:40

J'ai peur du noir
par Lili


Les escaliers me semblent, comme toujours, une épreuve insurmontable. Mes jambes lourdes peines à parcourir les derniers mètres. Devant moi, mon petit frère a déjà atteint le palier du premier étage.
***Et ne sortez surtout pas !
Mes poumons sont en feu. Qu’importe.
Je m’assure que mon petit frère est entré dans sa chambre, j’attends même que le grincement de porte me parvienne, puis je fonce.
Ma chambre aux couleurs roses pales, dans ce genre de situation, m’insupporte.

Ne pas pleurer. Ne pas faire de bruit !

J’entre dans le placard du fond, referme le battant sur moi et ferme la serrure de l’intérieur.

Pas un souffle. Pas un signe de vie.

Et l’attente commence.
Ponctuée par les grognements, en bas, de la bête, et par les paroles de mon père qui tente de la calmer. La bête finira par se calmer.
Il faut qu’elle se calme.
Oui, tout se passera bien. Comme toujours.
Je m’accroupis, entoure mes genoux avec mes bras et m’efforce de calmer mes tremblements. Au début, papa avait tenté de faire passer cela pour un jeu. Je pense que mon petit frère y croit encore, lui.
Pas moi.
Ce n’est pas un simple cache-cache. C’est un combat perpétuel contre la bête qui sommeille.

Loup y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ?

J'ai une sainte terreur du noir. L’obscurité, pour moi, c’est le placard. C’est la cachette. C’est l’endroit où je me réfugiais jadis, et qui à présent m’effraie comme jamais. Car j’entends tout, d’ici. Les grognements, les râles, les protestations, les chuchotements.
Tout.
La sueur colle quelques mèches sur mon front.

Loup y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ?

Cette ritournelle ne cessera jamais de me hanter. Pourquoi faut-il que je chante cette stupide comptine à chaque fois que je suis ici ?

Un hurlement, en bas, me fait sursauter si fort que ma nuque heurte le bois de l’armoire.
***- Non… Ne fais pas ça !
Des coups, plusieurs. Des cris étouffés, encore.
Et un grognement de satisfaction.
Mon cœur semble tomber dans mon estomac.
La bête a gagné… La… la bête a gagné !
Une avalanche de questions me prend aux tripes, mais je n’ai pas le temps d’y penser.
Car je l’entends, qui monte les marches, une à une, en soufflant comme une forge. Elle s’approche. De plus en plus. L’obscurité semble me bâillonner. Elle m’étouffe et me sauve. Elle m’effraie et m’est indispensable.
Les grincements s’arrêtent devant ma porte. Semblent hésiter. Puis se dirigent vers l’autre chambre.
L’autre chambre !

Loup y-es tu ?

Une porte qui s’ouvre. Des pas. Un rire.
Celui de mon petit frère.
Lui, si petit, qui pense encore à un jeu.

Non !

Et s’il avait oublié de fermer le verrou ? Et si la bête avait entendu son rire ?
La question ne se pose plus. La bête frappe, plusieurs fois, sur l’armoire de l’autre chambre. Les « boom » résonnent avec force et font trembler tout mon être.
Ma main semble aller elle-même vers la poigné. Je défais le verrou, sors de ma cachette obscure, et me précipite.
Si papa est mort, si papa s’est fait prendre par la bête, cela signifiait que j’étais la dernière à pouvoir protéger mon petit frère. La bête ne l’emmènera pas. Elle ne pouvait pas l’enlever !
La scène semble se passer au ralentit. Je cours, pourtant, de toutes mes forces, pour faire les quelques mètres qui me séparent de la pièce d’à côté.

Mon frère. Si petit. Dans un bain de sang.
La bête, en face, avec un sourire satisfait. Qui déjà se tourne vers moi.
Je pousse un hurlement de bête blessée, et je me précipite pour le prendre dans mes bras.

Que fais-tu ? M’entends-tu ?

Mes larmes brouillent ma vision. Et pourtant, pendant que je berce le cadavre de mon frère, je la vois, elle, qui lève la main.
Le couteau plonge vers moi.
Ma bouche a un goût de sang.
C’est la fin, cette fois.
Je lève mon regard vers la bête, si belle, que j'aime tellement, et murmure dans un dernier souffle :
***- C’est pas de ta faute, maman… tu es juste malade… c’est pas…


____

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